J'ai de la peine, car la chorale du foyer des seniors va sans doute disparaître.

C'est (c'était ?) une chorale très spéciale.

Elle dépendait du foyer des seniors (les vieux quoi !) et était merveilleusement gratuite, et assortie, du temps de sa splendeur, d'un petit gouter et d'une boisson chaude ou d'un jus de fruit : deux après-midi de chant par semaine !!! un luxe merveilleux !!! (surtout pour celui ou celle qui n'a pas d'autres loisirs, faute d'argent). Cette chorale accueillait aussi longtemps que possible des gens parfois désorientés, parfois chantant faux, un peu fous, ou avec un tout petit filet de voix (c'était mon cas) - il fallait voir les sourires en sortant...

Il y a dix ans, les jus étaient servis dans de grand verre et était même parfois bio. Maintenant, c'est dans des petits gobelets en carton et c'est du très bas de gamme. Et il faut payer une inscription au foyer : 10 euros (pas cher pour les riches) depuis que la "gauche" a pris le pouvoir.

Nous avions deux animatrices très gentilles : on les a "persuadées" de nous quitter, et on nous a attribué des employées du CIAS, pas très enchantées et parfois (pas toujours) très motivées pour nous servir des boissons et ne proposant aucune animation particulière liée à la fête ou l'expression artistique. (Avant, nous avions même un atelier "mémoire" et je ne l'ai pas oublié).

Et surtout, nous avons une chef d'une grande patience : certains d'entre nous (dont moi), sont incapables de se croire ailleurs qu'au centre du monde, et dialoguent comme s'ils étaient chez eux, sans se soucier de la collectivité, parlant fort (nous sommes tous un peu sourd) dans cette toute petite pièce où nous nous entassions. Bon, d'accord, elle était bien payée, mais elle ne volait pas son argent ! (on lui avait d'ailleurs proposé une vacation sans rien lui demander).

Chaque année, nous préparions une fête, occasion de chanter, de danser, de peindre des décors, de jouer au loto et aux cartes et de profiter d'une soirée dansante après un repas (gratuit pour les "acteurs" de la fête).

Nous avons vu des gens s'épanouir, alors qu'ils nous arrivaient parfois traumatisé par la retraite, la solitude, la pauvreté ou simplement la perte de revenu (pas si facile à vivre).

Cependant, la chorale avait survécu aux restrictions. Mais le grand chef du CIAS a décidé de sa suppression : il parait que nous mangeons le pain des nécessiteux (autrement dit, le CIAS, riche de nombreux employés (dont certains évidemment en emplois aidés... les municipalités de gauche sont friande de ce genre d'emploi pas cher) et contrôlés par la Communauté de Communes et ses représentants : en fait monsieur Goujon, qui a tout pris sous son bonnet.

J'espère que nous obtiendrons les comptes du CIAS...

Nous étions depuis 30 ans dans des locaux genre cave légèrement améliorée, et on nous avait fait espérer, avant les élections, un amélioration de nos conditions de loisirs. Et bien, c'est le contraire qui s'est produit : Monsieur Goujon a décidé de nous chasser de ces locaux, et de nous assigner dans un local encore plus étroit et surtout très excentré et sans accompagnement d'animatrices spécialisées, évidemment (pas plus pratique, plutôt moins, pour les vieux et les handicapés sans voiture).

Dès lundi, nous devrons essayer de trouver une place dans une toute petite pièce des locaux Luteva. Aucun accompagnement : armoire à matériel, chaises... débrouillez vous... Nous sommes plus de trente, et on nous annonce 25 places. Et avec toujours le licenciement de la chef de chorale... pour juin...

Notre chef est licenciée sur 6 mois (après 10 ans de loyaux services !). Nous n'arrivons pas à obtenir de délibération actant ce licenciement (monsieur Goujon nous dit qu'il n'en a pas besoin et peut décider tout seul ).


Il y a des villes où le minimum vieillesse donne automatiquement droit à de l'aide de la cité...pas à Lodève... faites un dossier... et on vous aidera pour quelques mois.... si vous êtes endettés...

Des gens riches profitent du foyer des seniors, et c'est tant mieux : cela assure la mixité sociale, mais on aurait pu envisager de les faire payer plus cher, et les pauvres moins, non ? ça aurait été juste ? non ? en fonction des revenus (et surtout du reste à vivre). Ca aurait été drôlement socialiste non ?